Pourquoi bouturer un bougainvillier ?
Le bougainvillier, c’est un peu le roi du jardin méditerranéen. Sa floraison explosive et colorée fait rêver, son feuillage dense offre une belle couverture, et il peut vite devenir un atout charme pour une façade ou une pergola. Mais acheter un bougainvillier en jardinerie n’est pas donné et puis, honnêtement, il y a quelque chose de plus gratifiant à multiplier soi-même ses plantes, non ?
La bonne nouvelle, c’est que le bougainvillier se prête très bien au bouturage. Que vous soyez débutant ou bricoleur averti (comme moi, Mathys), cette technique est simple, efficace et économique. En quelques mois, vous pouvez obtenir un nouveau pied à planter dans votre jardin ou à offrir à vos proches. Allez, on retrousse les manches ?
Quand faire une bouture de bougainvillier ?
Comme pour beaucoup de plantes méditerranéennes, le timing est crucial pour réussir une bouture de bougainvillier. La période idéale se situe entre la fin du printemps et la fin de l’été, généralement de mai à août. À ce moment-là, la plante est en pleine poussée de croissance, et les tiges semi-ligneuses sont parfaites pour créer de nouvelles racines.
Évitez l’hiver : la plante est en repos végétatif, et vous risquez un échec quasi certain. Et entre nous, qui a envie de manipuler du terreau humide en plein mois de décembre ?
Quel matériel faut-il prévoir ?
Pas besoin d’investir dans tout un arsenal professionnel. Voici la petite liste du bricoleur-jardinier malin pour bouturer un bougainvillier :
- Un sécateur propre et bien affûté
- Des pots en plastique ou en terre cuite, environ 10-12 cm de diamètre
- Un mélange de terreau léger : terreau universel + sable ou perlite
- De l’hormone de bouturage (facultatif, mais recommandé)
- Un vaporisateur ou un arrosoir à pomme fine
- Un sac plastique ou une mini-serre (pour créer un microclimat humide)
Si vous êtes comme moi et que vous avez tendance à bricoler avec ce que vous avez sous la main, rassurez-vous : un pot de yaourt recyclé et une bouteille d’eau coupée en deux peuvent parfaitement faire l’affaire !
Choisir la bonne tige pour une bouture
Tout part d’un bon « donneur ». Sélectionnez une branche saine, non fleurie, d’environ 15 à 20 cm de long. Elle doit être semi-ligneuse : ni trop tendre (verte et fragile), ni trop dure (brune et rigide). Une sorte de « entre-deux », si vous voyez ce que je veux dire.
Coupez juste en dessous d’un nœud (le point où les feuilles sortent de la tige). Ce nœud, c’est votre moteur : c’est là que vont apparaître les futures racines.
Préparer la bouture : les bons gestes
Une fois la tige coupée, ôtez les feuilles du bas en gardant seulement 2 ou 3 feuilles en haut. Si elles sont grandes, vous pouvez les couper en deux pour éviter l’évaporation excessive.
Ensuite, trempez la base de la tige dans l’hormone de bouturage si vous en avez. C’est un vrai petit coup de pouce pour encourager les racines à sortir. Personnellement, j’utilise de la poudre d’hormone achetée en jardinerie, mais certains bricoleurs maison utilisent de la cannelle – pourquoi pas tester ?
Plantez la bouture à environ 5 cm de profondeur dans le pot rempli de votre mélange terreau+sable. Tassez légèrement autour puis arrosez sans noyer.
Créer les bonnes conditions pour l’enracinement
Le secret après la plantation ? Humidité et chaleur. Le bougainvillier adore l’atmosphère tropicale. Pour simuler ça, recouvrez le pot d’un sac plastique transparent maintenu par un élastique, ou placez le tout dans une mini-serre.
Installez vos boutures dans un endroit lumineux mais sans soleil direct : une véranda, une serre froide ou un bord de fenêtre orienté est, par exemple.
Surveillez l’humidité du substrat (il doit rester légèrement humide, mais pas détrempé) et aérez de temps en temps pour éviter la moisissure. Environ 1 fois par jour suffit pour éviter le « sauna à champignons »…
Combien de temps pour voir des résultats ?
Avec de bonnes conditions, les premières racines peuvent apparaître en 4 à 8 semaines. Oui, il faudra un peu de patience… mais c’est aussi ça, la magie du jardinage.
Petit conseil de terrain : pour vérifier si une bouture a pris sans tout déraciner, tirez doucement dessus. Si vous sentez une résistance, c’est bon signe !
Repiquage et entretien de la jeune plante
Quand les racines ont bien colonisé le pot, vous pouvez repiquer dans un contenant plus grand ou directement dans le jardin, si la météo le permet (à partir de fin mai). Le bougainvillier aime les emplacements ensoleillés, abrités du vent, et les sols bien drainés. En pot, n’oubliez pas une bonne couche de drainage (billes d’argile ou graviers).
Arrosez modérément et commencez à fertiliser doucement après un mois de reprise avec un engrais pour plantes méditerranéennes. Attention à ne pas en faire trop : le bougainvillier n’aime pas les excès d’eau, surtout en pot.
Astuce de bricoleur : multiplier plus, pour mieux choisir
Une astuce que j’utilise souvent : je fais toujours 3 à 5 boutures d’un coup, même si je n’ai besoin que d’une seule plante. Pourquoi ? Parce qu’en jardinage, il y a toujours une marge d’échec. Et au pire, vous aurez des plantes en rab à échanger entre voisins ou à offrir à belle-maman – ça marche à tous les coups.
Un geste simple, des résultats gratifiants
Faire pousser un bougainvillier à partir d’une simple bouture, c’est un peu comme réussir un meuble en palette ou refaire sa salle de bain sans faire péter les tuyaux : c’est satisfaisant. C’est simple, peu coûteux, et surtout, ça permet de créer du vivant avec ses propres mains.
Dans le monde du bricolage (et du jardinage), ce sont souvent les petits gestes qui donnent les plus belles réussites. Et entre nous, quoi de plus agréable que de siroter un thé glacé sur sa terrasse, à l’ombre d’un bougainvillier qu’on a créé soi-même ?
À vos sécateurs !
