Comprendre la différence entre bastaing et madrier
Quand on se lance dans la construction ou la rénovation, on finit inévitablement par devoir choisir entre deux pièces de bois emblématiques : le bastaing et le madrier. Ces noms chantent bon le chantier, mais ils évoquent aussi souvent une certaine confusion. Tu t’es déjà demandé si tu devais opter pour un bastaing ou un madrier pour ta charpente, ta mezzanine ou même ta terrasse ? T’inquiète, tu n’es pas seul. Voyons ensemble comment bien faire la différence entre ces deux morceaux de bois costauds, et surtout, comment les choisir selon ton projet.
Définition et dimensions standards
Avant toute chose, posons les bases.
Le bastaing, c’est une pièce de bois de construction massive, souvent utilisée pour faire des solives, des ossatures ou des structures porteuses. Il mesure en général 63 mm d’épaisseur pour 175 à 250 mm de largeur. Longueur variable selon les besoins (2,4 m, 3 m, 4 m…). Il est issu d’essences comme le sapin, l’épicéa ou encore le pin.
Le madrier, quant à lui, est une pièce de bois plus imposante. Il mesure en général 75 mm d’épaisseur pour 200 à 300 mm de largeur. De fait, il peut supporter des charges plus importantes, ce qui en fait un choix courant pour les planchers, les charpentes ou les poutres apparentes.
En gros, si l’on devait résumer : le madrier, c’est le grand frère du bastaing. Plus épais, plus large, plus costaud.
Utilisations typiques sur les chantiers
Alors, bastaing ou madrier ? Tout dépend du job à abattre.
- Bastaings : Idéals pour réaliser des solives de plancher, des chevrons, des traverses, ou même comme supports temporaires lors d’un coffrage béton. Leur légèreté relative les rend faciles à manier seul(e) – un vrai plus quand on bosse sans aide.
- Madriers : Plutôt réservés aux gros ouvrages : poutres de soutien, plate-formes, charpentes, terrasse avec forte portée, ou même escaliers massifs. Quand tu veux du lourd et du solide, c’est le madrier qu’il te faut.
Un exemple concret ? Pour réaliser une mezzanine dans un logement avec une portée de 3,5 mètres, il vaut mieux opter pour des madriers afin d’éviter toute flexion. En revanche, pour un faux plafond ou une cloison légère, les bastaings suffisent largement.
Résistance mécanique : attention aux portées
La résistance du bois est un sujet à ne pas prendre à la légère, surtout si tu bosses sur un plancher porteur ou une toiture. Là où un bastaing peut couvrir des portées modérées (2 à 3 mètres selon l’espacement), le madrier peut aller plus loin sans fléchir – parfois jusqu’à 4 mètres ou plus si bien posé.
Astuce de bricolo : pour calculer la portée optimale, n’hésite pas à utiliser des abaques disponibles en ligne ou à demander à ton fournisseur de bois. Ça t’évitera de mauvaises surprises (et des craquements douteux quand tu marches sur ton plancher).
Quel type de bois choisir pour un bastaing ou un madrier ?
Le choix de l’essence joue aussi dans la performance globale. Voilà quelques options classiques selon l’usage :
- Sapin ou épicéa : Couramment utilisés pour les travaux d’intérieur. Bon rapport qualité/prix. Attention : ils ne supportent pas bien l’humidité, à moins d’être traités.
- Douglas : Très apprécié pour l’extérieur grâce à sa résistance naturelle à l’humidité et aux insectes. Idéal pour une terrasse ou une structure de pergola.
- Pin traité autoclave : Choix populaire pour les structures exposées à l’extérieur. Pratique pour les bricoleurs qui veulent de la tranquillité d’esprit sur le long terme.
Mon conseil du jour : pense toujours à vérifier la certification du bois (PEFC, FSC, etc.) pour t’assurer qu’il provient de forêts gérées durablement.
Critères de choix : comment trancher ?
Plutôt que de choisir au pif (ou selon les promos du moment), prends le temps d’analyser les besoins de ton chantier. Voici quelques critères que j’utilise personnellement :
- Chargement prévu : Est-ce que la structure va devoir supporter des meubles lourds, des personnes, ou juste de la déco ?
- Portée entre appuis : Moins tes poutres sont espacées, plus tu peux te permettre de réduire la section (et donc économiser !).
- Esthétique : Si la pièce reste visible, comme dans une charpente apparente ou un plafond cathédrale, mieux vaut choisir un madrier bien fini.
- Budget : On ne va pas se mentir, le madrier coûte plus cher. Si tu peux éviter de surdimensionner inutilement, c’est toujours bon à prendre (et ton portefeuille te dira merci).
Montage et mise en œuvre
Les deux types de bois se manipulent globalement de la même manière, mais quelques différences sont à noter :
- Poids : Le madrier est nettement plus lourd. À manipuler à deux, minimum. Si tu bosses seul, prévois un palan ou des tréteaux solides.
- Fixations : Prévois des vis ou des tirefonds adaptés à la section de bois, et n’oublie pas les connecteurs métalliques (sabots, équerres, boulons…).
- Protection : En extérieur, un traitement hydrofuge ou une lasure est indispensable pour prolonger la durée de vie du bois, même s’il est déjà traité.
Petit retour d’expérience : j’ai récemment monté une terrasse surélevée avec des madriers de Douglas en 75×225 mm. Ça m’a permis de réduire le nombre de plots, tout en ayant une vraie stabilité. Et avec une petite huile spéciale bois extérieur, le rendu est top – chaud et naturel.
Des erreurs à éviter absolument
Voici quelques pièges que j’ai pu observer (ou expérimenter, soyons honnêtes) et qui peuvent saboter ton projet :
- Choisir le bastaing pour une grosse portée : Il fléchira, ou pire, se fissurera dans le temps. Ne sous-estime pas la charge.
- Oublier le traitement du bois : Ça peut sembler secondaire, mais un bois non protégé à l’extérieur, c’est la promesse de champignons et d’insectes.
- Ignorer l’humidité ambiante : En intérieur mal ventilé (sous-sol, garage), le bois peut travailler, se gondoler… ou même moisir. Opte pour un bois sec ou traité classe 2 minimum.
Avis du bricoleur averti : mieux vaut surdimensionner légèrement que de se retrouver à renforcer après coup. Monte ton ossature comme si tu voulais y suspendre un éléphant… bon, peut-être pas un éléphant, mais tu vois l’idée.
En résumé : bastaing pour la légèreté, madrier pour la robustesse
Si tu dois retenir une chose de cet article : le bastaing est ton allié pour les structures légères, économiques et faciles à poser. Le madrier, lui, est là pour les travaux structurels lourds, ambitieux, et exigeants en résistance.
Et surtout, adapte toujours ton choix à ton projet. Pas à celui du voisin, ni au dernier tuto vu sur YouTube (aussi sympa soit-il). Que ce soit pour bâtir ta charpente de rêve ou une terrasse où siroter des bières cet été, le bon bois fait toute la différence.
Besoin d’un conseil plus précis selon ta configuration ? N’hésite pas à me poser tes questions dans les commentaires. Comme toujours, je suis là pour partager mes galères (et mes réussites) de bricoleur passionné !

